CCHR International : le centre d’information sur la santé mentale fournit des ressources

« CCHR International est un centre d’échange d’informations – un organe central de collecte d’informations pour son réseau, composé de centaines de sections dans le monde entier. »

Connue pour protéger depuis 52 ans les enfants et adultes de la contention psychiatrique, des électrochocs et d’autres abus, la CCDH précise que 2021 a été une année déterminante dans la prise de conscience  que la psychiatrie coercitive provoque des dégâts. Son site Internet en fournit des preuves documentées.

Par CCHR International

17 décembre 2021

Organisme de surveillance du secteur de la santé mentale, CCHR International (Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme International) recommande de consulter son site internet récemment mis à jour comme ressource pour les chercheurs, les consommateurs, les législateurs, ainsi que les médias qui s’intéressent aux questions de santé mentale. CCHR International est un centre d’échange d’informations – organe central de collecte d’informations pour son réseau composé de centaines de sections dans le monde – qui suit de près et rend compte des tendances au niveau de la santé mentale et comportementale, des abus constatés dans les établissements psychiatriques  notamment lorsque la maltraitance des patients est si grave que l’hôpital est contraint de fermer, des risques liés aux traitements psychiatriques  en particulier les électrochocs et les traitements faisant appel aux psychotropes  et des politiques adoptées pour protéger les patients de la psychiatrie coercitive.

La commission rédige ses articles et ses commentaires de manière à ce que les chercheurs et les consommateurs puissent se référer à des documents de référence pour poursuivre leurs recherches. Comme l’a dit un documentaliste à propos de la CCDH : « Vous êtes l’encyclopédie de la connaissance… »

En 2021, des dizaines d’articles ont été publiés sur le site Internet, couvrant par exemple la réaction des médias aux abus de la contention et aux décès dus à cette pratique dans les hôpitaux comportementalistes, ainsi qu’à l’industrie focalisée sur les « adolescents en difficulté » – campagne dans laquelle la célébrité et artiste Paris Hilton a réussi avec beaucoup de succès à sensibiliser le public, ainsi que des législateurs. Les États américains de l’Oregon et de l’Utah ont adopté des lois qui restreignent désormais l’utilisation de la contention. Mme Hilton a également obtenu le soutien du Congrès pour effectuer des réformes. « Le Congrès doit agir, car des enfants meurent à cause de traitements, a-t-elle déclaré. Cela est dû à un manque de transparence et de responsabilité à l’échelle du système. »[1]

Une chaîne d’hôpitaux comportementalistes que la CCDH surveille de près a fermé 13 établissements depuis 2019 suite à des abus qui ont été dévoilés. Un quatorzième devra fermer le 22 décembre. La chaîne fait face à un procès de 50 millions de dollars provoqué cette année suite au décès d’un garçon afro-américain de 16 ans qui est mort après une contention pour avoir jeté par terre un sandwich. La CCDH affirme qu’à la suite de cette tragédie, des mesures appropriées ont été prises : des plaintes pour homicide involontaire ont été déposées contre plusieurs membres du personnel.[2] La CCDH a envoyé des informations aux législateurs de tous les États américains concernant les abus de la contention.

Les alertes que la CCDH a envoyées par milliers cette année aux législateurs des États américains sur les risques que constituent les traitements par électrochocs ont connu une augmentation de 21 % par rapport à 2020. La CCDH a contribué à l’adoption de lois interdisant l’utilisation de ces traitements potentiellement dommageables pour le cerveau des mineurs, mais elle souhaite que toutes les thérapies par électrochocs soient interdites ; en effet, aux États-Unis, cette thérapie est administrée autant à des enfants de cinq ans ou moins qu’à des personnes âgées de 90 ans.[3] Le site Internet de la CCDH, TruthAboutECT.org, a été mis sur pied pour centraliser les informations sur l’ECT.

Cette année, CCHR International a soutenu sa section néo-zélandaise dans le cadre de son témoignage devant une commission d’enquête gouvernementale sur la torture par électrochocs et médicaments qu’ont subie des enfants dans les années 1970 dans l’unité pédopsychiatrique de Lake Alice aujourd’hui fermée. Elle a aidé la section à rédiger la déclaration finale et les recommandations visant à empêcher de futurs abus, incluant la responsabilité pénale des psychiatres pour les abus commis. Le juge qui supervisait l’audience a déclaré ceci à la CCDH : « Je pense qu’il est important que la commission reconnaisse les efforts extraordinaires que la CCDH a déployés depuis les années 1970 pour maintenir cette flamme vivante au nom des survivants. Cela a demandé un effort extraordinaire. »[4]

Les survivants victimes de cette torture ont obtenu gain de cause lorsque la police a reconnu ce mois-ci que le « traitement » qu’ils avaient subi était en fait criminel.[5]

La CCDH achète également des bases de données auprès de sources fiables, telles qu’IQVIA, afin de tenir les gens correctement informés des tendances en matière de consommation de médicaments psychotropes,[6] principalement en raison des effets indésirables graves, dont notamment la violence (fusillades) et le suicide, ainsi que des effets physiques débilitants. La commission a joué un rôle déterminant dans le décodage des rapports Medwatch de la Food and Drug Administration sur les effets indésirables des médicaments, afin de fournir une base de données consultables en ligne sur ces effets.[7] Utilisez le moteur de recherche sur les effets secondaires des médicaments psychiatriques si vous souhaitez focaliser vos recherches sur des effets secondaires spécifiques.

Selon la commission, l’année 2021 a été décisive du fait que l’Organisation mondiale de la Santé a reconnu les abus de l’industrie de la santé mentale dans le document « Orientations et dossiers techniques relatifs aux services communautaires de santé mentale » qu’elle a publié. En effet, l’OMS a condamné les pratiques psychiatriques coercitives, déclarant qu’elles « sont omniprésentes » « malgré l’absence de preuves des bienfaits qu’elles apportent et les nombreuses preuves apportées sur le fait qu’elles provoquent des dommages physiques et psychologiques et sont même mortelles. »[8]

Un ancien rapporteur spécial des Nations unies sur la santé, Dainius Pūras, s’est également penché sur la question, déclarant à Psychiatric News : « Les pratiques coercitives sont si largement utilisées qu’elles semblent être inévitables, mais je suggère que nous pensions et agissions dans la direction totalement opposée. Partons du principe que chaque cas où des mesures non consensuelles sont utilisées constitue un indicateur d’échec systémique et que notre objectif commun est d’éliminer les pratiques coercitives dans tous les soins de santé mentale… »[9]

L’OMS a rappelé la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées qui stipule que les patients ne peuvent être exposés à « des tortures ou à des sanctions ou traitements cruels, inhumains ou dégradants » et recommande d’interdire « les pratiques coercitives, telles que l’admission et le traitement forcés, l’isolement et la contention, ainsi que l’utilisation de médicaments antipsychotiques, de la thérapie électroconvulsive (ECT) et de la psychochirurgie sans consentement éclairé ».[10]

Erica-Irene Daes, ancienne rapporteuse spéciale de la Commission des droits de l’homme des Nations unies, avait reconnu auparavant le travail que la CCDH a effectué pour obtenir des mesures de protection, notamment « le maintien des droits des individus en vertu de la Déclaration universelle des droits de l’homme », et l’approbation de lois empêchant que la psychiatrie obtienne « le pouvoir d’interner contre leur gré des groupes et des individus provenant de minorités ».

Références :

[1] www.cchrint.org/2021/11/16/cchr-thankful-for-media-attention-given-to-abuses-in-child-mental-health-system/; www.cchrint.org/2021/11/01/mental-health-abuse-reforms-aim-to-protect-against-behavioral-abuse-of-children/, citing: Tyler Kingkade, Kate Snow and Erin Einhorn, “Paris Hilton pushes for bill to crack down on abusive youth facilities: Hilton condemned a ‘systemwide lack of transparency and accountability’ in the troubled teen industry and urged support for new regulations,” NBC News, 20 Oct. 2021, www.nbcnews.com/news/us-news/paris-hilton-bill-troubled-teen-facilities-rcna3349; “Paris Hilton pushes for bill to crack down on abusive youth facilities,” Yahoo! News https://news.yahoo.com/paris-hilton-pushes-bill-crack-160925825.html

[2] Jennifer Henderson and Melissa Alonso, “Estate of teen who died after being restrained at Michigan facility files $50 million lawsuit,” CNN, 8 Oct. 2021, www.cnn.com/2021/10/08/us/cornelius-frederick-estate-lawsuit/index.html

[3] www.cchrint.org/2021/05/17/cchr-urges-mental-health-month-oversight-of-elderly-being-electroshocked/

[4] www.cchrint.org/2021/07/01/cchrs-work-acknowledged-nz-inquiry-lake-alice-psychiatric-child-torture/

[5] www.cchrint.org/2021/12/10/psychiatry-on-trial-criminal-charges-filed-lake-alice/

[6] www.cchrint.org/psychiatric-drugs/children-on-psychiatric-drugs/; https://www.cchrint.org/psychiatric-drugs/people-taking-psychiatric-drugs/

[7] www.cchrint.org/psychiatric-drugs/drug_warnings_on_violence/; www.cchrint.org/psychdrugdangers/

[8] www.cchrint.org/2021/06/11/world-health-organization-new-guidelines-are-vital-to-end-coercive-psychiatric-practices-abuse/

[9] www.cchrint.org/2021/06/07/un-special-rapporteur-dainius-puras-addresses-psychiatrys-global-coercion-crisis/, citing: Awais Aftab, MD, “Global Psychiatry’s Crisis of Values: Dainius Pūras, MD,” Psychiatric Times, 3 June 2021, www.psychiatrictimes.com/view/global-psychiatry-crisis-values

[10] www.cchrint.org/2021/06/11/world-health-organization-new-guidelines-are-vital-to-end-coercive-psychiatric-practices-abuse/

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