Placement à des fins d’assistance, un contrôle social ?

Le 24 Heures du mardi 24 janvier parlait de six internements de force chaque jour dans le canton.

Ce chiffre est inquiétant !

Bravo à Monsieur le Député Nicola Di Giulio pour avoir interpellé le Conseil d’État et avoir remis sur la table un sujet qui mérite toute notre attention.

La question se pose depuis des années. Est-ce que tous ces internements se justifient, mais surtout dans quelles circonstances ont-ils eu lieu ? Que se passe-t-il concrètement lorsque le patient est à l’intérieur ?

Certes, il reçoit l’information de ses droits à son arrivée, mais que se passe-t-il après, sont-ils respectés ? Si la personne est sous l’effet de psychotropes, par exemple, aura-t-elle la force de se défendre, est-ce qu’on va la croire ?

Nombre de personnes peinent à se faire entendre, d’autres peuvent aussi se faire prescrire des psychotropes contre leur gré.

Ne devrait-il pas y avoir des contrôles plus méthodiques de l’application du droit du patient ? Il y a bien des choses qui se sont améliorées, mais entre la théorie et la pratique, il y a encore un trop grand fossé.

La CCDH, qui n’est d’ailleurs pas la seule organisation à dénoncer cette situation, reçoit des témoignages poignants de personnes ayant subi l’humiliation, des menaces et qui en gardent un goût très amer.

Un extrait : «Ce qu’il faut retenir, c’est qu’on a bafoué ma dignité ainsi que mon droit du patient. J’ai perdu confiance en moi et je vis dans la crainte d’un enfermement abusif et arbitraire.»

Il arrive également qu’un patient traité en ambulatoire soit menacé de PLAFA s’il ne se présente pas au rendez-vous pour son injection. Les cas ne sont pas rares.

Tout récemment, une maman s’adressant à nous, ne comprend pas l’insistance à ce que son fils prenne un psychotrope dont les effets sont graves. On ne lui laisse pas le choix, sinon, on la menace de lui retirer la garde de son enfant.

PLAFA, mesures de contraintes, pression… où est le droit ?

Feu Dr Thomas Szasz, psychiatre, champion emblématique de la liberté pionnier de la lutte contre la psychiatrie coercitive et co-fondateur de la CCDH, a longtemps critiqué l’utilisation de la psychiatrie en tant que moyen de contrôle social et politique en déclarant : «Bien que nous l’ignorions, de notre temps, nous avons été les témoins de l’État thérapeutique. Il s’agit de l’implication majeure de la psychiatrie en tant qu’institution de contrôle social. Lorsque je prononce le terme d’“État thérapeutique”, je le prononce de manière ironique, il est thérapeutique pour les gens qui s’occupent d’enfermer les autres, et qui appliquent les thérapies. Ce n’est thérapeutique ni pour les victimes, ni pour les patients.»

Il est temps d’agir ! N’acceptons pas l’inacceptable !

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