Lors de la convention psychiatrique, la CCDH a rassemblé des centaines de manifestants réclamant l’interdiction des traitements par électrochocs

Un groupe de défense des droits de l’homme plaide haut et fort en faveur de l’interdiction, à l’échelle nationale, des électrochocs « barbares » administrés aux enfants de 0 à 5 ans, aux femmes enceintes, aux personnes âgées, aux anciens combattants, etc.

Communiqué de presse (mis à jour le 21 mai 2019)

SAN FRANCISCO, 21 mai 2019 (Newswire.com)

Des membres de la Commission des citoyens pour les droits de l’homme (CCDH) et d’autres personnes préoccupées par l’utilisation continue des électrochocs sur 100 000 Américains chaque année (certains âgés de cinq ans ou moins [1]) ont marché dans les rues de San Francisco le samedi 18 mai, en direction du centre des congrès Moscone où se tenait la réunion annuelle de l’Association Psychiatrique Américaine (APA). Ils ont crié haut et fort pour qu’on mette fin aux électrochocs, c’est-à-dire au passage de jusqu’à 460 volts d’électricité à travers le cerveau, causant une crise épileptique qui peut entraîner une perte de mémoire permanente et des lésions cérébrales. La CCDH rapporte que plusieurs psychiatres ont rejoint les rangs des manifestants, se montrant favorables à une interdiction et approuvant les pancartes qui disaient que l’électrochoc est « une torture, pas une thérapie ».

Le porte-parole de la CCDH pour la marche, le révérend Frederick Shaw, ancien shérif adjoint du comté de Los Angeles et actuel directeur exécutif de la section Inglewood-South Bay de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP; Association nationale pour la promotion des gens de couleur), a déclaré que la manifestation était nécessaire étant donné que les femmes enceintes, les enfants et les personnes âgées subissaient des électrochocs. Il a précisé que la Food and Drug Administration (FDA) n’a jamais exigé que les fabricants d’appareils à électrochocs fournissent des études cliniques pour prouver que l’appareil est sûr et efficace, et les a laissés sur le marché malgré que l’un des fabricants ait reconnu l’an dernier que l’ECT pouvait causer des lésions cérébrales permanentes [2].

Après la manifestation et lors de l’ouverture de la célèbre exposition itinérante de la CCDH sur l’histoire des mauvais traitements et des abus de la psychiatrie, le révérend Shaw a parlé d’une résolution nationale de la NAACP datant de 2017, qui critique l’utilisation de l’ECT, en particulier chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes. Jan Eastgate, présidente de la CCDH International a parlé de la façon dont la CCDH a aidé à obtenir la loi californienne de 1976 qui interdit les traitements par électrochocs sur les enfants et les adolescents. « Cette interdiction doit être étendue à tous les groupes d’âge et dans le monde entier », a ajouté Mme Eastgate, « parce que les électrochocs causent des dommages, les électrochocs créent des lésions cérébrales et ruinent des vies. La CCDH documente ce phénomène depuis 50 ans. Nous sommes la voix des patients et des familles qui veulent voir la fin des pratiques physiquement dommageables dans le domaine de la santé mentale. »

La CCDH a déjà recueilli plus de 68 600 signatures pour une pétition en faveur d’une interdiction.

Parmi les autres orateurs figurait James Sweeney, agent de liaison politique pour la BAPAC (Black American Political Association of California) et fondateur et directeur général associé de Sweeney and Associates, un cabinet de défense des droits et de consultation. Il s’est également prononcé en faveur de l’interdiction des électrochocs et a parlé de l’histoire du racisme de la psychiatrie. L’ouverture de l’exposition a été déclarée par Fran Andrews, directrice exécutive de la CCDH International, accompagnée par Lee Spiller, directeur de la CCDH Texas, Etat qui dispose de la loi la plus sévère à ce jour pour la protection contre les électrochocs, incluant un système d’enregistrement des décès durant les 14 jours qui suivent l’administration d’un électrochoc.

La CCDH attire l’attention sur des faits peu connus au sujet de l’ECT :

  • Des femmes enceintes sont soumises à des électrochocs, même au cours de leur troisième trimestre de grossesse, malgré des effets indésirables tels que fausses couches, travail prématuré, mortinaissances, problèmes cardiaques fœtaux et malformations [3].
  • Les femmes sont 2 à 3 fois plus susceptibles que les hommes de recevoir des électrochocs. Environ 70 % des survivants aux électrochocs sont des femmes ; 45 à 50 % ont plus de 60 ans, dont 10 à 15 % ont 80 ans et plus [4].
  • Chaque année, des centaines d’anciens combattants américains sont traités par électrochocs, selon les statistiques de l’Administration des anciens combattants [5].
  • Les effets indésirables des électrochocs comprennent des complications cardiovasculaires, des accidents vasculaires cérébraux, des troubles cognitifs et mémoriels, des crises épileptiques prolongées, l’aggravation des symptômes psychiatriques et la mort [6].
  • Un rapport du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies de juillet 2018 sur « La santé mentale et les droits de l’homme » a invité les gouvernements à reconnaître que les traitements psychiatriques forcés, y compris les ECT, sont des pratiques relevant « de la torture et des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants »[7] Le 16 février 2013, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants a défini dans un rapport les procédures telles que l’électrochoc sans consentement du patient comme une forme de torture[8].
  • Niall McLaren, psychiatre australien, a écrit que tout psychiatre déclarant « Vous avez besoin d’électrochocs » ne dit rien d’autre que « Je ne sais pas quoi faire d’autre ». Il ajoute : « Aucun psychiatre n’a besoin d’utiliser les électrochocs » [9].

La CCDH est un groupe de surveillance de la santé mentale créé en 1969 par l’Église de Scientologie et le regretté Dr Thomas Szasz, ancien professeur de psychiatrie de l’Université de l’Etat de New York, à Syracuse. La CCDH a joué un rôle déterminant dans l’obtention du droit au consentement éclairé des patients et dans l’interdiction de l’ECT pour les enfants et les adolescents en Californie, au Colorado, au Tennessee, au Texas et en Australie occidentale, cette dernière appliquant des sanctions pénales, y compris la prison, si des électrochocs sont administrés à toute personne de moins de 14 ans [10]. En sa qualité d’organisation à but non lucratif, la CCDH compte sur les cotisations de ses membres et les dons pour accomplir sa mission et agir en vue de réduire la consommation de psychotropes chez les enfants et adolescents placés en famille d’accueil. Cliquez ici pour soutenir la cause.

Contact : Amber Rauscher, media@cchr.org ou (323) 467-4242

Références
[1] Registres d’État que la CCDH a obtenus via des demandes de documents publics de la part de l’Indiana, de l’Iowa, du Kentucky, du Maryland, de l’Oregon, de la Pennsylvanie et de l’Utah; https://healthimpactnews.com/2017/psychiatric-association-wants-fda-to-expand-electroshock-used-on-children-and-elderly
[2] www.madinamerica.com/2018/11/ect-manufacturer-warns-permanent-brain-damage
[3] Kari Ann Leiknes, et al. «Electroconvulsive therapy during pregnancy: a systematic review of case studies», Arch Womens Ment Health, epub 24 Nov 2013.
[4] https://opus.uleth.ca/bitstream/handle/10133/5152/Hagen%20diminished%20Canadian%20women’s%20experience.pdf
[5] www.prnewswire.com/news-releases/psychologists-support-ban-of-electroshock-treatment-on-military-and-veterans-300462418.html
[6] www.fda.gov/downloads/MedicalDevices/…/UCM478942.pdf, p. 14
[7] «Mental health and human rights: Promotion and protection of all human rights, civil, political, economic, social and cultural rights, including the right to development», Annual report of the United Nations High Commissioner for Human Rights and reports of the Office of the High Commissioner and the Secretary-General, Human Rights Council, 10-28 Sept. 2018, p. 14, point 46, https://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/G18/232/93/PDF/G1823293.pdf (In Arabic, Chinese, English, French, Russian and Spanish).
[8] A/HRC/22/53, «Report of the Special Rapporteur on torture and other cruel, inhuman or degrading treatment or punishment, Juan E. Méndez», United Nations, General Assembly, Human Rights Council, Twenty-second Session, Agenda Item 3, 1 Feb. 2013, p. 21, para 85, www.ohchr.org/Documents/HRBodies/HRCouncil/RegularSession/Session22/A.HRC.22.53_English.pdf
[9] www.madinamerica.com/2017/06/no-psychiatrist-needs-use-ect
[10] «Electroshock therapy on under-14s banned in WA after law passes Parliament», ABC News, 17 Oct. 2014, www.abc.net.au/news/2014-10-17/mental-health-bill-passes-wa-parliament/5822874

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