Lausanne: exposition « Psychiatrie, la vérité sur ses abus »

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Exposition de la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme, du 2 au 14 juillet 2024, «Psychiatrie, la vérité sur ses abus»

LausanneAprès plusieurs haltes en Europe, la dernière en date Paris, Lausanne a accueilli à l’Hôtel Continental du 2 au 14 juillet l’exposition itinérante « Psychiatrie, la vérité sur ses abus », dont le but est de présenter la véritable histoire de la psychiatrie et d’apporter un éclairage nouveau et complet sur la question du respect des droits de l’homme en psychiatrie.

Cette exposition internationale dévoile des films inédits sur la réalité de la psychiatrie, accompagnés de témoignages de 160 experts et victimes. Organisée par la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme en collaboration avec Citizen Commission on Human Rights International, cette exposition a déjà été présentée dans plus de 30 pays.

Le 1er juillet, lors de l’inauguration, la CCDH a donné la parole à 4 intervenants qui depuis longtemps sont engagés pour restaurer les droits de l’homme dans le domaine de la santé mentale :

  • Le Dr Nicolas Franceschetti, actif depuis plus de 20 ans, a entre autres interpellé les autorités sur les abus psychiatriques et a assisté de nombreuses personnes injustement internées.
  • M. Dave Catillaz nous a fait part de son témoignage émouvant et des effets dévastateurs de la prescription de psychotropes.
  • M. Nicolas Etter, titulaire d’un master en droit, a assisté de nombreuses personnes afin de faire respecter leurs droits. Il a été témoin de plusieurs abus psychiatriques.
  • Mme Laurence Walter, présidente de la CCDH Lausanne depuis plus de 32 ans.

Elle a rencontré de nombreuses personnes victimes d’abus afin de faire valoir leurs droits. Elle a alerté les autorités afin que des enquêtes soient menées et que l’on mette fin aux abus psychiatriques.

Chaque visiteur a ainsi pu connaître un éclairage complet sur la question du respect des droits de l’Homme.

Près de 300 visiteurs ont visité l’exposition. Parmi eux, des étudiants en droit, en psychologie, des membres du corps médical, etc. Des personnes ou témoins de ces violations ont pu s’exprimer sur leur vécu.

Internements abusifs, traitements forcés, contention, isolement, droits non respectés, effets secondaires suite aux psychotropes ou électrochocs, maltraitance, menace d’internement en cas de refus de prendre des médicaments, etc. Telle est la teneur des témoignages des personnes qui ont visité l’exposition. Pendant l’exposition et même après, la CCDH continue de recevoir des témoignages de situations parfois dramatiques.

La commission n’est par ailleurs pas la seule à rapporter ces abus.

En Suisse, le nombre de PLAFA (placements à des fins d’assistance) est en augmentation, en 2016 : 13’671, en 2022, 18’367 (1). Il y a 100 mesures de contraintes par jour. Dans le canton de Vaud, il y a 6 internements de force chaque jour.

En 2022, 1 personne sur 10 s’est vu prescrire au moins une mesure limitative de liberté (sédation, contention physique et mécanique, isolement en chambre fermée) (2).

En 2020, les psychotropes représentaient 22,7% de tous les médicaments facturés à l’assurance obligatoire des soins dans le secteur ambulatoire (3). Le nombre de médicaments contre le THADA vendus dans notre pays : environ 60’000 en 2019. En 2023, 92’000.

Dans le monde, près de 409 mises en garde sur les effets secondaires des psychotropes ont été publiées, dont homicide, psychose, suicide, etc., pour n’en citer que quelques-uns. Pourquoi la population n’est-elle pas tenue au courant des effets graves de ces substances ?

Bien que de plus en plus d’actions soient entreprises par les autorités dans le canton et dans le reste de la Suisse pour renforcer la connaissance et l’application du droit du patient, que des voix autres que celle de la CCDH s’élèvent depuis des années pour mettre fin à ces violations, il est inquiétant de constater qu’aujourd’hui encore, le fossé entre la théorie et la pratique reste trop grand.

Notre action vise également à informer et à attirer l’attention sur la nouvelle publication lancée conjointement le 9 octobre 2023 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Haut -Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Ce rapport propose des orientations et décrit les pratiques en la matière pour aider les pays à réformer leur législation afin de mettre fin aux atteintes aux droits humains et à améliorer l’accès de santé mentale de qualité. Les orientations énoncent entre autres ce qui doit être fait pour accélérer la désinstitutionalisation et intégrer une approche communautaire fondée sur les droits en matière de soins de santé mentale.

Il est également préconisé d’adopter une législation visant à remplacer progressivement les établissements psychiatriques par des systèmes de soutien communautaire et des services intégrés inclusifs, tels que l’aide au revenu et au logement, et les réseaux de soutien par les pairs.

Les orientations proposent des dispositions législatives pour mettre fin à la coercition dans les services de santé mentale et consacrer le consentement libre et éclairé comme base de toutes les interventions liées à la santé mentale.

En 2020, l’Association mondiale de psychiatrie (WPA) a également publié une « Déclaration de position et appel à l’action » :

Mise en œuvre d’alternatives à la coercition : Un élément clé de l’amélioration des soins de santé mentale ».  Elle se dit préoccupée par « la mesure dans laquelle les interventions coercitives violent » les droits de l’homme et que les pratiques coercitives comprennent la détention involontaire, le traitement sans consentement, l’isolement et l’utilisation de moyens de contention.

En avril 2024, le Congrès européen de psychiatrie a organisé un séminaire spécial pour ses participants sur la réduction des mesures coercitives en psychiatrie, soulignant l’importance de l’abandon de la coercition en raison de ses risques.(4)

Thème de la Campagne d’affichage lors de cette exposition:  Psychiatrie, violation des droits de l’homme et un contrôle social. Pourquoi ?

La psychiatrie a envahi notre quotidien. Au point qu’on ne la remarque plus. Pas un journal sans sa rubrique psy. Pas une école sans son conseiller. À tous nos problèmes (couple, sexe, travail, états d’âme, éducation, drogue, etc.), des psys en tout genre proposent des « réponses ».

Cette omniprésence dans notre société n’est pas fortuite. Déjà dans les années 1940, au moment où les bases de la psychiatrie se dessinaient, les maîtres à penser faisaient des déclarations sur la stratégie de la psychiatrie.

1940 : Lors de la réunion des membres du Conseil national anglais pour l’Hygiène mentale, John Rawling Rees, psychiatre britannique et co-fondateur de la Fédération mondiale pour la santé mentale (WFMH), a décrit les objectifs des psychiatres : « Nous devons viser à ce que [la psychiatrie] imprègne toutes les activités éducatives de notre vie nationale… [Nous] avons mené une attaque utile contre un certain nombre de professions. Les deux plus faciles sont naturellement l’enseignement et l’Eglise, les deux plus difficiles sont le droit et la médecine. » ll ajoute : « Si nous voulons infiltrer les activités professionnelles et sociales d’autres personnes, je pense que nous devons imiter les Totalitaires et organiser une sorte d’activité de cinquième colonne. » [Cinquième colonne : personnes vivant dans un pays qui aident secrètement ses ennemis par le sabotage ou l’espionnage].

1945 : G. Brock Chisholm, psychiatre et cofondateur de la WFMH, a donné le ton à la psychiatrie mondiale en déclarant : « Nous avons avalé toutes sortes de certitudes empoisonnées que nous ont inculquées nos parents, nos professeurs du dimanche et de l’école primaire… et d’autres personnes qui ont tout intérêt à nous contrôler.

…Si la race doit être libérée de son fardeau paralysant de bien et de mal, c’est aux psychiatres qu’il revient d’en prendre la responsabilité. »

Le co-fondateur de la CCDH, feu, Dr Thomas Szasz, psychiatre déclara ceci :

« Aucun de ces comportements n’a jamais été une maladie, et bien sûr, n’en est pas une. Pas plus que le trouble de l’attention. Aucun comportement qu’il soit bon ou mauvais, n’est une maladie ou ne peut être une maladie. Ce n’est pas ça, une maladie. Donc, peu importe comment l’enfant se comporte, il n’y a rien à examiner. S’il a une maladie, il doit alors y avoir un facteur scientifique qui peut être diagnostiqué par un médecin ou faire l’objet d’analyses médicales. C’est pour cela que le médecin vous prend beaucoup de sang et vous fait des radios. Il ne veut pas savoir comment vous vous comportez. »

La Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme a été cofondée par l’Église de Scientology et feu le Dr Thomas Szasz, professeur émérite de psychiatrie, à une époque où les patients étaient enfermés dans des établissements et dépouillés de tous droits constitutionnels, civils et humains. Elle compte plus de 250 sections locales dans plus de 30 pays. Elle a pour but de procéder à des investigations, de révéler les violations des droits de l’homme et d’assainir le domaine de la santé mentale.

En France, elle vient d’être reconnue en tant qu’organisme d’intérêt général par l’administration fiscale.

Pour toute information, contactez la CCDH au 021 646 62 26 — cchrlausanne@gmail.com

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