Le nouveau documentaire que vient de publier la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme (CCDH), L’ère de la peur: le règne de terreur de la psychiatrie, révèle de nouveaux faits choquants sur l’influence cachée de la psychiatrie derrière les horreurs commises par Hitler et ses hommes de main sur ceux qu’ils considéraient comme «indignes de vivre», durant le Troisième Reich dans l’Allemagne nazie.
Ce documentaire est une leçon de l’histoire: il dévoile les faits concernant les programmes de meurtre de masse qui ont précédé l’Holocauste et les psychiatres qui les ont conçus, organisés et mis en œuvre, allant jusqu’à décider qui allait vivre et qui allait mourir. Près de 300000 personnes mentalement ou physiquement handicapées ont été tuées et 6000 autres sont mortes des suites d’opérations de stérilisation forcées. Et plus inquiétant encore: ces atrocités psychiatriques n’ont pas pris fin avec la fin de la Seconde Guerre mondiale.
En fait, comme le fait remarquer la CCDH, un grand nombre des mêmes actions oppressives de la psychiatrie à l’ère nazie, telles que le kidnapping, l’incarcération non volontaire, le traitement forcé et l’enlèvement de force d’enfants, se produisent encore aujourd’hui et à une fréquence alarmante dans tous les pays civilisés, y compris aux Etats-Unis.
Le film comprend des séquences inquiétantes montrant le président de l’Association allemande de psychiatrie, de psychothérapie et de neurologie (DGPPN), le Dr Frank Schneider, confessant récemment à ses collègues que «durant la période du National Socialisme [nazisme], les psychiatres ont traité leurs semblables avec mépris. Ils ont trompé les patients dont ils avaient la charge et leurs familles. Ils les ont forcés à être stérilisés, ont organisé leur mort et les ont même tués eux-mêmes. Ils ont également tué des enfants handicapés physiques et mentaux dans plus de 30 hôpitaux psychiatriques et pédiatriques, dans le cadre de ce qu’on appelle ‘l’euthanasie infantile’».
Méticuleusement documenté et fondé sur une multitude de films d’archives, L’ère de la peur fournit un calendrier complet des faits à l’origine de cette période honteuse de l’histoire et montre comment les psychiatres les plus coupables ont réussi à échapper à la justice après la guerre, se sont réintégrés dans l’Allemagne d’après-guerre et ont fait de leur idéologie raciste le fondement même de ce qui est devenu aujourd’hui la psychiatrie moderne.
L’ère de la peur vise à créer un mouvement d’indignation et de révolte, mais entend surtout avertir les spectateurs qu’en psychiatrie, l’histoire se répète toujours. (Regardez un extrait de L’ère de la peur: le règne de terreur de la psychiatrie).