Mettre fin aux violations des droits humains
10 octobre 2024 – La journée mondiale de la santé mentale est célébrée chaque année afin de faire mieux connaître les questions de santé mentale dans le monde entier et d’améliorer l’aide aux personnes qui ont des problèmes de santé.
S’il est question d’améliorer l’aide aux personnes qui ont des problèmes de santé mentale, on doit également rappeler à quel point il est vital de faire appliquer le droit des patients et de faire respecter les droits humains dans ce domaine.
Le 9 octobre 2023, l’Organisation mondiale de la santé et le Haut-Commissariat des Nations Unies publiaient un rapport : « Santé mentale, droits de l’homme et législation : orientations et pratiques ». Cette importante directive vise à aider les pays à réformer leur législation afin de mettre fin aux pratiques psychiatriques coercitives. Les orientations énoncent entre autres ce qui doit être fait pour accélérer la désinstitutionalisation et intégrer une approche communautaire fondée sur les droits en matière de soins de santé mentale.
Elle s’adresse aux législateurs, aux décideurs et aux professionnels impliqués dans la législation et les soins de santé mentale.
Certes, la mise en place des nouvelles orientations risque de prendre un certain temps.
En Suisse, le nombre de PLAFA (placements à des fins d’assistance) est en augmentation, en 2016 : 13’671, en 2022, 18’367 (1). Il y a 100 mesures de contraintes par jour. Dans le canton de Vaud, il y a 6 internements de force chaque jour.
Les récents témoignages qu’a reçus la CCDH inquiètent encore quant au respect du droit du patient et au respect de la dignité humaine. Ex. : 1) des parents désespérés ne peuvent voir leur fils à l’hôpital psychiatrique comme ils le souhaitent. 2) Pour un problème de sommeil, un père de famille a pris, sur conseil d’un médecin, des benzodiazépines. Sa vie a basculé et il se remet difficilement des effets secondaires. Aucune information n’avait été transmise quant aux risques réels des substances prescrites. 3) Une patiente, suite à de nombreuses séances d’électrochocs, ne se souvient plus du tout de certains passages de sa vie.
Droit d’être informé, droit au consentement éclairé
Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour mettre fin aux abus psychiatriques et rétablir les droits de l’homme dans le domaine de la santé mentale.
« C’est pourquoi la CCDH travaille depuis plus de 50 ans en faveur du consentement éclairé dans le domaine de la santé mentale et du droit à toutes les informations concernant les diagnostics et les traitements psychiatriques, et non pas seulement aux informations émanant de ceux qui ont intérêt à ce que le public reste dans l’ignorance. »
La véritable question à laquelle nous sommes confrontés est la suivante
Les personnes ont-elles le droit de disposer de toutes les informations concernant :
A) les risques connus des médicaments et/ou du traitement proposé, suite à un examen médical impartial et non conflictuel,
B) la validité médicale du diagnostic pour lequel les médicaments sont prescrits,
C) toutes les alternatives non médicamenteuses ou naturelles permettant de remplacer les psychotropes
D) le droit de refuser tout traitement qu’elles considèrent comme nuisible, après avoir reçu une information complète et détaillée sur ce dernier. (Consentement éclairé ou refus éclairé !)
Trop de vies ont été brisées ! Il est temps de mettre fin à ces violations.