Prescription terrorisme: il est bien connu que les combattants d’ISIS carburent aux médicaments contre le TDAH (trouble du déficit de l’attention/hyperactivité)

Par CCHR International
24 novembre 2015

«Combien de temps encore faudra-t-il se demander pourquoi une enquête sérieuse n’est-elle pas correctement menée sur ce lien possible avec la violence psychotique?» – Christopher Brooker, journaliste

CNN, The Washington Post, The Boston Globe, The Independent et des centaines d’organes de presse signalent maintenant que «la guerre contre la drogue» a pris une tournure radicale, avec des combattants d’ISIS dopés avec une drogue stimulante connue sous le nom de Captagon (cousin pharmaceutique du médicament contre le TDAH Adderall). Captagon est la marque déposée du stimulant fenethylline qui contient de l’amphétamine et entre aussi pour 75% dans la composition de l’Adderall. [1] Il a été utilisé dans les années 1960 pour le traitement supposé du «TDAH» avant d’être interdit dans un certain nombre de pays. Comme le rapporte The Boston Globe, le Captagon est un «carburant toxique» qui crée des combattants «surhumains». Le médicament «produit rapidement une intensité euphorique chez les utilisateurs, permettant aux combattants de tenir debout pendant des jours, tuant en état de choc, avec une désinvolture irréfléchie.» [2]

Un article du 21 novembre, «Le chimiste: les drogues stimulantes qui relient ISIS aux Nazis», paru dans Haaretz, le premier site de langue anglaise au monde pour les nouvelles et l’analyse du Moyen-Orient, souligne: «ISIS est loin d’être le premier groupe meurtrier qui drogue ses combattants avant la bataille… Le Persan Hashashin l’a fait longtemps en arrière au XIe siècle, comme l’ont fait les pilotes kamikazes japonais, les milices africaines, les combattants tchétchènes et les soldats nazis.» [3]

Lorsque les agents des unités des forces spéciales françaises ont assailli la chambre d’hôtel du terroriste d’ISIS recherché, Salah Abdelsalam, en banlieue parisienne, la semaine dernière à Alfortville, ils auraient trouvé du Captagon, selon les nouvelles de Haaretz. [4] Comme d’autres amphétamines, il peut causer de l’euphorie, de la dépendance, réduire les inhibitions et, à des doses plus élevées, provoquer la psychose, la paranoïa et l’agression violente. [5]

captagon

Le Captagon aurait été retrouvé dans la chambre d’hôtel du terroriste d’ISIS recherché, Salah Abdelsalam, en banlieue parisienne, à  Alfortville la semaine dernière lorsque les agents des Forces spéciales françaises l’ont assaillie.

 

Les millions de dollars du commerce du Captagon sont une partie intégrante des marchés noirs du Moyen-Orient. [6] Un comprimé se vend illégalement de 5 à 20 dollars. [7]

CNN a déclaré qu’un jeune combattant de 19 ans, nommé Kareem, qui a dit combattre aux côtés d’ISIS depuis plus d’un an, a dit: «Ils nous ont donné des drogues, des comprimés hallucinogènes, qui vous font aller à la bataille sans vous soucier de vivre ou de mourir.» [8]

Un ancien membre de l’Armée syrienne libre déclara que, lorsqu’un officier a dit aux combattants de prendre de la drogue pour la première fois, «c’était comme si, face à dix personnes, on pouvait les attraper et les tuer.» [9]

Deux combattants d’ISIS capturés en Turquie ont déclaré qu’on leur avait donné du Captagon. L’un, Ali Daoud, 23 ans, a dit à un journal local: «Ça nous fait sentir grands, forts, comme si on regardait la bataille du dessus. On pensait que les tanks étaient des petits oiseaux que l’on pouvait détruire avec notre épée. Nous prenions la drogue seulement quand nous allions à la bataille, pour un effet maximum. [10]

Un autre a décrit comment «La peur n’existait plus après que j’aie pris du Captagon.» [11]

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Pendant la Seconde Guerre mondiale, on a fourni à l’armée allemande des  millions de comprimés de méthamphétamine sous le nom de Pervitin.

Comme Haaretz l’a rapporté, le problème des soldats drogués pour la bataille n’est pas rare: pendant la Seconde Guerre mondiale, on a fourni à l’armée allemande des millions de comprimés de méthamphétamine sous le nom de Pervitin. La substance augmentait la volonté de prendre des risques, tout en réduisant la sensibilité à la douleur, à la faim, à la soif et le besoin de sommeil. En 1939, le médicament a été testé sur 90 étudiants universitaires par un médecin militaire qui a conclu que la Pervitin pourrait aider les forces armées nazies à gagner la guerre. [12]

En fait, ce fut la société pharmaceutique allemande Degussa AG qui introduisit la fénéthylline (Captagon) en 1961 comme traitement du TDAH et son utilisation s’est répandue à travers le monde, selon des chercheurs de l’Université George Washington, dans un document de mai 2015 concernant une enquête sur le trafic du Captagon par les Milices de guerre syriennes. [13]

Degussa AG est aussi tristement célèbre pour l’invention et la fabrication du Zyklon B, utilisé pour gazer et assassiner des millions de personnes dans les chambres à gaz nazies. [14] (I. G. Farben, dont les dirigeants ont été jugés pour crimes de guerre, détenait le brevet pour le médicament et avait des actions chez Degussa.) [15]

Adderall, avec la même base d’amphétamine que le Captagon, a des effets indésirables qui incluent des hallucinations, de la manie, de l’agressivité, de l’hostilité et des épisodes psychotiques. [16] Le fabricant d’Adderall a dit à un tribunal que les épisodes psychotiques étaient un effet secondaire rare de cette classe de stimulants après que l’étudiant Ryan Ehlis, de l’Université du Nord Dakota, ait tiré et tué sa fille de cinq semaines en 1999, après avoir pris de l’Adderall pendant 10 jours. «Je ne me doutais de rien et n’avais pas la capacité de dire: “Qu’est-ce qui se passe avec moi?” ou “Cela n’a pas de sens, je n’y étais pas du tout”», a dit Ehlis. [17]

Une étude de PLOS ONE a fait ressortir que 25 drogues psychotropes étaient liées à la violence, dont l’homicide, les idées criminelles, l’agression physique, la violence physique ou des symptômes liés à la violence. Les amphétamines sont au quatrième rang des pilules liées à la violence dans cette liste. [18]

drogues psychiatriques et violence

Il y a plus de 22 avertissements d’agences internationales  de règlementation des médicaments concernant les drogues psychiatriques, citant des effets secondaires de manie, d’hostilité, de violence et même des idées criminelles.

Dans le monde, plus de 22 avertissements de la réglementation internationale des médicaments sur les drogues psychiatriques citent les effets secondaires de manie, d’hostilité, de violence et même d’idées criminelles, et des dizaines de fusillades et de tueries très connues sont liées à l’usage de drogues psychiatriques.

Au moins 35 fusillades dans les écoles et/ou des actes de violence liés à l’école ont été commis par ceux qui prennent ou qui sont en train de se désintoxiquer des médicaments psychiatriques et ont résulté en 169 blessés et 79 morts.

Il y a 25 autres actes de violence insensés commis par des individus qui prennent ou qui se désintoxiquent des médicaments psychiatriques qui ont résulté en 251 morts et 134 blessés, dont une autre tragédie qui a frappé la France, quand le pilote Andreas Lubitz a délibérément fait s’écraser un avion de la compagnie Germanwings dans une région montagneuse, éloignée, du sud de la France, tuant 150 personnes à bord. On a découvert qu’il prenait des médicaments contre la dépression, l’anxiété, les crises de panique, dont du lorazépam et un antidépresseur.

Avec les médias traditionnels qui parlent maintenant de la prescription de médicaments créant des «super soldats» qui contribuent à des actes de terrorisme, le problème des drogues psychiatriques et de leur lien avec la violence attesté par de nombreuses sources est enfin mentionné. Mais nous sommes loin des enquêtes gouvernementales qui sont obligatoires pour notre société de prescription de médicaments en pleine croissance.

Dans un article publié dans The Telegraph, intitulé, «Est-ce le lien caché derrière tous ces actes insensés de violence?», le Journaliste Christopher Brooker affirme, «Il est stupéfiant de voir à quel point beaucoup de ceux qui sont responsables de ces actes psychotiques de violence ont pris des médicaments psychotropes.» La question la plus pertinente de Brooker reste sans réponse: «Combien de temps faudra-t-il se demander pourquoi une enquête sérieuse n’est pas correctement menée sur ce lien possible avec la violence psychotique?»

C’est la question.

 

Références:

[1] http://www.smarternootropics.com/2014/01/captagon-the-smart-drug-fuelling-syrias-civil-war/.

[2] ”The tiny pill fueling Syria’s war and turning fighters into superhuman soldiers,” The Washington Post, 19 nov.2015, https://www.washingtonpost.com/news/worldviews/wp/2015/11/19/the-tiny-pill-fueling-syrias-war-and-turning-fighters-into-super-human-soldiers/ ; “Powerful pill is called toxic fuel for fighters in Syrian war: Production high despite its ban in many nations,” The Boston Globe, 21 nov. 2015, https://www.bostonglobe.com/news/world/2015/11/21/the-tiny-pill-fueling-syria-war-and-turning-fighters-into-superhuman-soldiers/gLUkphVvyEN8Y5WzzowNhL/story.html.

[3] “Breaking Bad: The Stimulant Drugs That Link ISIS and the Nazis,”Harretz, 24 nov. 2015, http://www.haaretz.com/middle-east-news/.premium-1.687547.

[4] “Breaking Bad: The Stimulant Drugs That Link ISIS and the Nazis,”Harretz, 24 nov. 2015, http://www.haaretz.com/middle-east-news/.premium-1.687547.

[5] Will Nichols and Max Kravitz, “Soldiers of Abu Hilalain: An Investigation into Captagon Trafficking by Syrian War Militias and What It Means for U.S. Foreign Policy,” mai 2015, p. 21.

[6] “Syria’s Speed Freaks, Jihad Junkies, and Captagon Cartels,” Foreign Policy, 19 nov. 2015, http://foreignpolicy.com/2015/11/19/syria-isis-captagon-lebanon-assad/

[7] ”The tiny pill fueling Syria’s war and turning fighters into superhuman soldiers,” The Washington Post, 19 nov. 2015, https://www.washingtonpost.com/news/worldviews/wp/2015/11/19/the-tiny-pill-fueling-syrias-war-and-turning-fighters-into-super-human-soldiers/.

[8] “Syria Fighters may be fueled by amphetamines,” CNN, 20 nov. 2015, http://www.cnn.com/2015/11/20/world/syria-fighters-amphetamine/.

[9] “Syria’s Speed Freaks, Jihad Junkies, and Captagon Cartels,” Foreign Policy, 19 nov. 2015, http://foreignpolicy.com/2015/11/19/syria-isis-captagon-lebanon-assad/

[10] “Breaking Bad: The Stimulant Drugs That Link ISIS and the Nazis,”Haaretz, 23 nov. 2015, http://www.haaretz.com/middle-east-news/.premium-1.687547

[11] ”The tiny pill fueling Syria’s war and turning fighters into superhuman soldiers,” The Washington Post, 19 nov. 2015, https://www.washingtonpost.com/news/worldviews/wp/2015/11/19/the-tiny-pill-fueling-syrias-war-and-turning-fighters-into-super-human-soldiers/

[12] Andreas Ulrich, “The Nazi Death Machine: Hitler’s Drugged Soldiers,” Speigel online, 6 mai 2015, http://www.spiegel.de/international/the-nazi-death-machine-hitler-s-drugged-soldiers-a-354606.html

[13]  Will Nichols and Max Kravitz, “Soldiers of Abu Hilalain: An Investigation into Captagon Trafficking by Syrian War Militias and What It Means for U.S. Foreign Policy,” mai 2015,  p. 19.

[14] http://www.smarternootropics.com/2014/01/captagon-the-smart-drug-fuelling-syrias-civil-war/

[15] http://www.bibliotecapleyades.net/sociopolitica/sociopol_igfarben08.htm

[16] http://www.drugs.com/adderall.html

[17] “Out of Control: Enough Warning,” 48 Hours (CBS), nov. 2007, http://www.cbsnews.com/news/out-of-control-enough-warning/; “Prescription: concentration. The number of prescriptions for Adderall is rising, as is the number of students using the drug for academic and recreational purposes,” Oregon Daily Emerald, 2 mai 2005 ; “Man who Shot Child Sues Drug Company,” Herald, 23 sept. 2000.

[18] Thomas J. Moore, Joseph Glenmullen, Curt D. Furberg, “Prescription Drugs Associated with Reports of Violence Towards Others,” PLOS One, 14 déc. 2010, DOI: 10.1371/journal. Pone: 0015337, http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0015337.

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