Besoin d’une meilleure protection des personnes âgées contre les médicaments psychotropes et les électrochocs

«L’État a le devoir de veiller à ce que nos citoyens les plus vulnérables, y compris les personnes âgées et les personnes handicapées, soient traités de manière à protéger leur santé et leur sécurité et à préserver leur qualité de vie.» – Association américaine des personnes retraitées (AARP) Texas

La CCDH examine le programme américain de réduction des antipsychotiques pour les résidents des maisons de retraite

Par CCDH International
Organisme de surveillance de l’industrie de la santé mentale
21 juin 2017

À la suite d’un rapport sanitaire des Nations unies, qui recommande que les soins de santé mentale s’éloignent du modèle biomédical, la CCDH examine le plan américain visant à réduire dans les homes le nombre des personnes âgées droguées aux antipsychotiques (1 sur 5) et de celles recevant des électrochocs (plusieurs dizaines de milliers). L’organisation en appelle à davantage de protection pour les personnes âgées.

Le Journal de l’American Medical Association (JAMA) a publié le 15 juin 2017 une étude sur les progrès du plan américain lancé en 2012 par le Center for Medicare and Medicaid Services (CMS) pour réduire l’utilisation des antipsychotiques chez les résidents des maisons de retraite. [1] Selon celle-ci, il y a eu une réduction relative de 33% (de 23,9% à 16,0%) dans la prévalence de l’utilisation des antipsychotiques chez les résidents des maisons de retraite médicalisées au cours des cinq dernières années. [2] L’organisme de surveillance de l’industrie de la santé mentale, la CCDH (Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme), a déclaré que, vu les quelque 270’000 résidents de maisons de retraite encore susceptibles de recevoir des antipsychotiques, en général pour éliminer les problèmes de comportement liés à la maladie d’Alzheimer et à la démence, davantage d’initiatives et une meilleure protection sont nécessaires. [3] La CCDH est également préoccupée par les chiffres publiés par Medicare (programme d’assurance santé pour les personnes de plus de 65 ans) qui montrent que plus de 125’500 traitements par électrochocs ont été pratiqués en une année [4].

La loi fédérale interdit l’utilisation des antipsychotiques et d’autres médicaments psychoactifs pour la commodité du personnel, souvent appelée «restriction chimique». [5] Le rapport du GAO (Government Accountability Office, Bureau de responsabilité du gouvernement) publié en mars 2015 a constaté qu’un nombre élevé de prescriptions d’antipsychotiques constituait toujours une préoccupation majeure depuis l’avertissement émis par la FDA (Food and Drug Administration) que les antipsychotiques peuvent augmenter le risque de décès pour certaines personnes atteintes de démence. «Alors que les prescriptions d’antipsychotiques sont utilisées dans une large proportion pour traiter les symptômes comportementaux, ces médicaments ne sont pas approuvés pour une telle utilisation, et ils représentent des risques pour la santé», déclare le GAO. [6] Les responsables ont fait remarquer que, même si le Département américain de la Santé et des Services sociaux a pris des mesures concernant l’utilisation de ces médicaments dans les maisons de retraite, un travail de sensibilisation est nécessaire pour éduquer les gens sur les risques de les prescrire. [7]

«L’abus de médicaments antipsychotiques comme camisoles de force chimiques est l’une des pratiques les plus courantes et pourtant évitables qui causent de graves préjudices aux résidents des maisons de retraite aujourd’hui.» – Toby Edelman, avocat, Center for Medicare Advocacy à Washington, D.C. [8]

En 2011, l’Inspecteur général du Département américain de la santé et des services sociaux (HHS) a publié un rapport intitulé «Demandes de remboursement atypiques de médicaments antipsychotiques adressées à Medicare pour les résidents des maisons de retraite». Il portait sur les médicaments «atypiques» (plus récents) administrés aux résidents de 65 ans et plus ayant passé plus de 100 jours en maison de retraite et dont les coûts ont été facturés à Medicare sur une période de six mois. Il montrait que 83% des demandes concernaient des affections «non indiquées sur l’étiquette», ou non approuvées par un médecin; 88% étaient liés à la démence, un usage faisant spécifiquement l’objet d’une mise en garde («black box warning») de la FDA. [9] Le programme du CMS visant à réduire l’utilisation des antipsychotiques a ensuite été lancé en mars 2012.

Le rapport de AARP (Association américaine des personnes retraitées) Texas intitulé «Soins intolérables: un instantané de la crise des maisons de retraite du Texas» a révélé que le CMS classait le Texas au 41erang, parmi les pires contrevenants de la nation pour l’administration des antipsychotiques. [10] L’AARP a appelé à de plus grandes sanctions fédérales et étatiques contre les établissements médico-sociaux qui violent les règlements et les dispositions de protection des résidents.

Le Center for Medicare Advocacy, un organisme de droit à but non lucratif, a analysé la surutilisation continue des antipsychotiques dans les maisons de retraite. Il a constaté qu’en 2016 plus de 270’000 résidents de telles institutions étaient toujours généreusement drogués. Le Centre l’a dénoncé comme une maltraitance vis-à-vis des personnes âgées et un «scandale national». [11]

En 2012, selon le rapport du GAO, Medicare Partie D (un programme de médicaments sur ordonnance) a payé environ 363 millions de dollars pour des médicaments antipsychotiques prescrits à des personnes âgées inscrites dans ce programme et atteintes de démence. [12] Le fumarate de quétiapine, la rispéridone et l’olanzapine étaient les antipsychotiques les plus couramment prescrits aux adultes âgés atteints de démence, pour un montant d’environ 246 millions de dollars. Le fumarate de quétiapine était prescrit à 146’868 personnes âgées (48,7% des prescriptions d’antipsychotiques), pour un montant de 158 millions de dollars. La rispéridone a été administrée à 100’108 personnes, représentant 33,2% des résidents, pour un montant de 24 millions de dollars. [13]

 

Effets indésirables

  • En 2005, la FDA a reconnu les risques associés aux antipsychotiques atypiques et a exigé qu’ils soient accompagnés d’un avertissement mentionnant un risque de décès plus élevé chez les personnes atteintes de démence, et en 2008, elle a étendu l’avertissement à des antipsychotiques plus anciens [14].
  • Ces puissantes substances, agissant seules et en interaction avec d’autres médicaments, ont une longue liste d’effets secondaires courants: tremblements, anxiété, confusion, insomnie, immobilité, délire, insuffisance rénale et cardiaque et comportement violent. Une autre conséquence courante : la sédation excessive augmente souvent considérablement les risques de chutes et de fractures. Et chez certaines personnes, notamment celles ayant reçu un diagnostic d’Alzheimer et d’autres types de démence, les drogues psychoactivespeuvent même causer la mort. [15]
  • «Les antipsychotiques atypiques sont très dangereux chez les personnes âgées atteintes de démence; au moins 15’000 d’entre elles meurent chaque année dans les maisons de retraite», a accusé David Graham, analyste de la FDA, en novembre 2004. [16]
  • Les autorités réglementaires de huit pays (États-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Irlande, Danemark et Afrique du Sud) ont émis 44 avertissements concernant l’utilisation d’antipsychotiques entraînant des problèmes cardiaques, un gain de poids, le diabète, la manie et la mort ou du moins  un risque accru de décès. Parmi ceux-ci, 11 mettent particulièrement en garde contre l’utilisation de médicaments antipsychotiques chez les personnes âgées atteintes de démence ou de psychose liée à la démence, en raison de leur risque accru d’accident vasculaire cérébral et/ou de décès. [17]
  • Les benzodiazépines (hypnotiques sédatifs) sont également prescrites aux personnes âgées et ont été associées à une augmentation du risque de démence. Une étude publiée dans la revue BMJ a rapporté qu’une équipe de chercheurs de France et du Canada avait établi un lien entre l’utilisation de benzodiazépines et un risque accru de diagnostic de maladie d’Alzheimer. Dans l’étude, plus la dose cumulative de benzodiazépines d’une personne est grande, plus son risque d’Alzheimer est élevé. «Les benzodiazépines sont risquées chez les personnes âgées car elles peuvent causer de la confusion et ralentir les processus mentaux», a déclaré le Dr Anne Fabiny, cheffe de la gériatrie au Cambridge Health Alliance, un hôpital affilié à Harvard. Prendre ces médicaments pendant trois à six mois a augmenté le risque de développer la maladie d’Alzheimer de 32 %, et les prendre pendant plus de six mois a augmenté le risque de 84 %. [18] «Une utilisation injustifiée à long terme de ces médicaments devrait être considérée comme un problème de santé publique», ont conclu les chercheurs. [19]

 

Les électrochocs causent des dommages chez les personnes âgées

«L’électroconvulsivothérapie (ECT) est particulièrement dévastatrice pour le cerveau et le corps vulnérables des personnes âgées… Comme on le prédisait sur la base de la fragilité du cerveau plus âgé, l’ECT provoque un dysfonctionnement cérébral plus grave chez les personnes âgées.» – Journal Ethical Human Psychology and Psychiatry

En plus des prescriptions élevées de médicaments psychotropes chez les personnes âgées, la thérapie par électrochocs, également appelée ECT, qui envoie jusqu’à 460 volts d’électricité au cerveau, est toujours en usage chez les personnes âgées. L’assurance-maladie Medicare a rapporté plus de 21’260 personnes ayant reçu des électrochocs en 2014. Plus de 125’500 traitements par ECT ont été administrés. [20] Entre 2012 et 2014, le programme a versé 29,6 millions de dollars aux médecins (sans compter les anesthésistes, qui mettent le patient en état d’inconscience avant le traitement) pour l’administration et la surveillance de l’ECT.

L’utilisation de l’ECT est probablement beaucoup plus répandue, compte tenu du fait qu’un seul établissement de Floride donne des traitements par électrochocs à environ 125 patients par an, y compris des patients de plus de 90 ans, pour un coût de 1000 à 2500 $ par traitement, ou potentiellement jusqu’à 2,5 millions par an si chaque patient a reçu huit traitements. [21] Il y a plus de 400 établissements psychiatriques aux États-Unis qui administrent des électrochocs et cette industrie est estimée à 2 milliards de dollars par an aux États-Unis. Le traitement est considéré par beaucoup comme dangereux et la CCDH a posté une pétition en ligne contre son utilisation.

En 2011, le journal Ethical Human Psychology et Psychiatrya rapporté que «l’ECT est particulièrement dévastatrice pour le cerveau et le corps vulnérables des personnes âgées… Comme on pouvait le prévoir, vu la fragilité du cerveau plus âgé, l’ECT provoque un dysfonctionnement cérébral plus grave chez les personnes âgées. » [22]

La FDA signale que les événements indésirables potentiellement significatifs associés à l’ECT comprennent : «des ischémies cardiaques [apports sanguins insuffisants au cœur et manque d’oxygène], des arythmies cardiaques [rythme cardiaque anormal], des apnées prolongées [arrêts et redémarrages de la respiration] et même la mort.» [23]

L’AARP Texas souligne que «l’État a le devoir de veiller à ce que nos citoyens les plus vulnérables, y compris les personnes âgées et les personnes handicapées, soient traités de manière à protéger leur santé et leur sécurité et à préserver leur qualité de vie». Elle dit que les maisons de retraite sont réglementées par l’Etat et le gouvernement fédéral à ces fins. Le gouvernement fédéral peut prononcer des sanctions contre les homes qui enfreignent ces règlements. Selon le rapport de l’AARP, ces sanctions «doivent être suffisamment importantes pour les  dissuader de commettre de futures violations». [24]

Ceci est important étant donné que récemment, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la santé, le Dr Dainius Pūras, a appelé à une révolution des soins de santé mentale dans le monde pour «mettre fin à des décennies de négligence, d’abus et de violence» [25].

Selon la CCDH, Cecilia Cavuto, du Département des Personnes âgées et des Services aux personnes handicapées, donne également de bons conseils. «En éliminant les antipsychotiques, nous améliorons la santé des résidents et en procurant aux fournisseurs d’autres outils et thérapies, nous offrons également de meilleurs soins», a déclaré Mme Cavuto. [26] Pour protéger les personnes âgées, ces solutions doivent aussi exclure l’utilisation des électrochocs, dont la CCDH continue de demander l’interdiction. Celle-ci encourage également les gens à mieux s’informer sur les effets indésirables des traitements et à signaler toute violation ou abus dans les maisons de retraites ou les services destinés aux personnes souffrant de troubles du comportement. Les abus psychiatriques peuvent être signalés à la CCDH.

En tant qu’organisme à but non lucratif de surveillance de la santé mentale, la CCDH compte sur les adhésions et les dons pour mener à bien sa mission d’éradication des violations psychiatriques des droits humains et de nettoyage du domaine de la santé mentale. Faites partie du plus grand mouvement de défense des droits humains au monde, qui a contribué à l’adoption de plus de 180 lois protégeant les citoyens contre les pratiques abusives dans le domaine de la santé mentale.

Références:

[1] http://www.todaysgeriatricmedicine.com/enewsletter/enews_0116_01.shtml

[2] Jerry H. Gurwitz, MD; Alice Bonner, PhD, RN; Donald M. Berwick, MD, MPP, “Reducing Excessive Use of Antipsychotic Agents in Nursing Homes,” JAMA, June 15, 2017. doi:10.1001/jama.2017.7032; http://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2633274

[3] http://www.npr.org/sections/health-shots/2014/12/08/368524824/old-and-overmedicated-the-real-drug-problem-in-nursing-homes; 42 C.F.R. PART 483—REQUIREMENTS FOR STATES AND LONG TERM CARE FACILITIES Title 42 – Public Health [iii] “Nursing Home Residents with Alzheimer’s: Drugged to Death?” Senior Care Advice, 4 Nov. 2016, https://seniorcareadvice.com/nursing-home-residents-with-alzheimers-drugged-to-death.htm

[4] Medicare Provider Utilization and Payment Data: Physician and Other Supplier, Centers for Medicare and Medicaid Services, CY 2012 through CY 2014, https://www.cms.gov/research-statistics-data-and-systems/statistics-trends-and-reports/medicare-provider-charge-data/physician-and-other-supplier.html.

[5] http://www.npr.org/sections/health-shots/2014/12/08/368524824/old-and-overmedicated-the-real-drug-problem-in-nursing-homes; 42 C.F.R. PART 483—REQUIREMENTS FOR STATES AND LONG TERM CARE FACILITIES Title 42 – Public Health [v]

[6] P. 4, http://www.gao.gov/products/GAO-15-211; http://www.gao.gov/assets/670/668221.pdf.

[7] Alexandra Sifferlin “Antipsychotics Frequently Prescribed to Adults with Dementia Despite Risks,” TIME, 2 Mar. 2017, http://time.com/3728312/antipsychotics-dementia/.

[8] “Antipsychotics in Nursing Homes: These dangerous medications are prescribed at an alarming rate without the patient’s consent,” AARP, Aug. 2004, http://www.aarp.org/health/drugs-supplements/info-2014/antipsychotics-overprescribed.html.

[9] https://seniorcareadvice.com/nursing-home-residents-with-alzheimers-drugged-to-death.htm.

[10] “Reform intolerable care in Texas nursing homes,” Express-News, 3 April, 2017, http://www.mysanantonio.com/opinion/commentary/article/Reform-intolerable-care-in-Texas-nursing-homes-11047332.php; http://states.aarp.org/wp-content/uploads/2017/01/INTOLERABLE-CARE.pdf.

[11] “Nursing Home Residents With Alzheimer’s: Drugged to Death?,” Senior Care Advice, 4 Nov. 2016, https://seniorcareadvice.com/nursing-home-residents-with-alzheimers-drugged-to-death.htm.

[12] http://www.gao.gov/products/GAO-15-211, P. 10; http://www.gao.gov/assets/670/668221.pdf.

[13] P. 20, http://www.gao.gov/products/GAO-15-211; http://www.gao.gov/assets/670/668221.pdf.

[14] P. 8, http://www.gao.gov/products/GAO-15-211; http://www.gao.gov/assets/670/668221.pdf.

[15] “Nursing Home Residents With Alzheimer’s: Drugged to Death?,” Senior Care Advice, 4 Nov. 2016, https://seniorcareadvice.com/nursing-home-residents-with-alzheimers-drugged-to-death.htm.

[16] Martha Rosenberg, “The Most Popular Drug in America Is an Antipsychotic and No One Really Knows How It Works,” Alternet, 13 Nov 2014, http://www.alternet.org/most-popular-drug-america-antipsychotic-and-no-one-really-knows-how-it-works; http://www.lifeextension.com/magazine/2012/10/the-fda-exposed-an-interview-with-dr-david-graham/page-01    David Graham’s testimony was before Congress in November 2004.

[17] https://www.cchrint.org/psychdrugdangers/.

[18] “Benzodiazepine use may raise risk of Alzheimer’s disease,” Harvard Health Publications, Harvard Medical School, 10 Sept. 2014, http://www.health.harvard.edu/blog/benzodiazepine-use-may-raise-risk-alzheimers-disease-201409107397.

[19] Phil Hickey, “More on Benzos and Cognitive Damage,” Behaviorism and Mental Health, Oct. 28, 2014, http://www.behaviorismandmentalhealth.com/2014/10/28/more-on-benzos-and-cognitive-damage/.

[20] Medicare Provider Utilization and Payment Data: Physician and Other Supplier, Centers for Medicare and Medicaid Services, CY 2012 through CY 2014, https://www.cms.gov/research-statistics-data-and-systems/statistics-trends-and-reports/medicare-provider-charge-data/physician-and-other-supplier.html.

[21] https://www.usatoday.com/story/news/nation/2013/08/18/electro-shock-therapy-sees-a-resurgence/2668073/.

[22] “The FDA Should Test the Safety of ECT Machines,” Ethical Human Psychology and Psychiatry, Volume 12, Number 2, 2010; http://www.ingentaconnect.com/content/springer/ehpp/2010/00000012/00000002/
art00007?crawler=true.

[23] “FDA Executive Summary Prepared for the January 27-28, 2011 meeting of the Neurological Devices Panel Meeting to Discuss the Classification of Electroconvulsive Therapy Devices (ECT),” p.6.

[24] http://states.aarp.org/wp-content/uploads/2017/01/INTOLERABLE-CARE.pdf.

[25] “World needs ‘revolution’ in mental health care – UN rights expert,”http://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=21689&LangID=E#sthash.MMIxDbIx.dpuf; http://www.ohchr.org/EN/
NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=21689&LangID=E.

[26] http://www.tylerpaper.com/TP-News+Health/222140/25-of-texas-nursing-home-residents-getting-antipsychotic-drugs.

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